Cercle des lecteurs de Roger Judrin
26, rue Hippolyte Bottier,
60200 Compiègne
Président : Alfred Eibel, Paris. Secrétaire : Jacques Message, Compiègne. Trésorière : Catherine-Denise Lesguillons, Lille. Comité d’honneur :Jeannine Kohn-Etiemble, pour René Etiemble (†), Présidente ; André Berne-Joffroy (†), Daniel Boulanger, Jacques Chessex (†), Michel Déon, Jérôme Garcin, Jean Grosjean (†), Claudie Judrin, Marc Le Gros, Jacqueline Paulhan, Catherine Soullard
« En France on parle peu des hommes qui parlent peu ». (Soie du silence, 1984)
Compiègne, ce 3 janvier 2011
Madame, Monsieur,
Le cercle des lecteurs de Roger Judrin vous présente ses meilleurs vœux. Nous n’espérons pas que 2011 soit toute emplie de la fureur d’un tam-tam dont nous sommes bien incapables, mais que les livres de Roger Judrin s’ouvrent dans les cercles d’onde que nos cailloux généreront ; le Montaigne de 1971, qui reviendra sous nos yeux au printemps, chez Pascal Galodé éditeurs, saura contribuer au frissonnement.
Nous avons le plaisir de vous convier à l’Assemblée Générale du Cercle, au premier étage du
Café de la Mairie,
8, Place Saint-Sulpice, 75006 Paris,
le samedi 29 janvier 2011 à 20 h 00 heures
(Métros : ligne 4 Saint-Sulpice : ligne 10 Mabillon. Bus : 39, 63, 70, 84, 86, 87, 95, 96)
ORDRE DU JOUR :
1. Rapport du Président
2. Rapport de la Trésorière
3. Questions diverses
A cette occasion nous recevrons le professeur Louis Van Delft et, à l’issue de l’Assemblée, le Secrétaire du Cercle présentera une conférence :
Roger Judrin : Montaigne, la marqueterie raboutée
Le 26 novembre 2009, un siècle et cinq mois après sa naissance, des amis, des anciens élèves, des lecteurs se sont retrouvés à Compiègne, d’abord devant l’ancien lycée de la rue d’Ulm, où Roger Judrin œuvra à polir des générations de jeunes gens. Michèle le Chatelier, alors adjointe au Maire de Compiègne, décédée peu après, inaugura une plaque apposée sur la façade grâce à l’appui du Département de l’Oise, de la direction du Collège Ferdinand Bac et des Bâtiments de France.
Roger JUDRIN1909 – 2000Ecrivain—Professeur de Lettres classiquesde 1941 à 1970en cet établissementalors Lycée Pierre d’Ailly« On est savant d’avoir appris ; on est sage d’avoir compris ». (Soie du silence, 1984)
L’après-midi, dans la Salle du Chapitre de la Bibliothèque Saint-Corneille, d’anciens élèves ou collègues livrèrent au micro leurs souvenirs vifs, aigus, émus, parfois drôles. On eut le bonheur d’entendre Dorel-Henri Caufman, Hélène Champigny, Yvon Debuire, François Joinville, Didier Lautraite, Philippe Monart, Andrée Parard, Pierre-Louis Poiret, Michel Rivière, Jean Ruggieri, Alain Swietlik, montés l’un après l’autre à la tribune sous la férule de l’obligeant Guy Mahler. Plusieurs autres, dont le Docteur Carteret, qui fut élève de R. J. à Epernay avant la guerre, n’avaient pu faire le déplacement, mais leurs témoignages seront intégrés à la brochure préparée conjointement par l’Association des anciens élèves du Lycée Pierre d’Ailly et le Cercle des lecteurs de Roger Judrin. Année 1954-1955
En soirée, dans la même salle où pas une fourmi n’aurait trouvé place, une soirée d’hommage, ouverte par Philippe Marini, Maire de Compiègne, permit d’évoquer l’amitié qu’éprouva pour un écrivain unique un autre écrivain, Michel Déon, qui ne le rencontra qu’en le lisant. Jacqueline Paulhan vint rappeler le rôle qui fut celui de R. J. à la présidence de la Société des lecteurs de Jean Paulhan. En contrepoint de ces échanges l’actrice Sabine Haudepin lut magnifiquement de belles pages sélectionnées par le Secrétaire du CLRJ, en particulier la fin de Dépouille d’un serpent.
Le peintre Pierre-Louis Poiret, lui-même ancien élève, avait prêté de grands et beaux portraits de Roger Judrin, pour une exposition dans une galerie du Cloître. Qu’il reçoive l’expression de nos chaleureux remerciements. Michel Déon Alfred Eibel
Sur le livre d’or de la Ville de Compiègne
Très heureux de retrouver, ce soir même, le souvenir d’un homme que je n’ai jamais rencontré, mais que j’ai lu et RELIS avec le même bonheur depuis sa disparition. Merci de la chance que vous m’offrez de participer à l’hommage qui lui est dû.Michel DéonCompiègne le 26 XI 2009
Claudie Judrin, qui a accompagné toute cette journée, a placé sur elle son regard discret, amical, exigeant, irremplaçable. Qu’ elle accepte l’expression de notre reconnaissance.Un DVD, Centenaire de Roger Judrin, soigneusement réalisé par Christine Tuillier, fournit de belles images de cette commémoration ; il est en vente au Cercle (03 44 40 05 19) au prix de vingt euros, et sera disponible le soir de notre prochaine Assemblée.
ACTIVITES ET EVENEMENTS
¯ Nous avons bon espoir que sera publié dans un délai désormais raisonnable Cercles d’onde, grand livre laissé par Roger Judrin.
¯ Diverses radios ont parlé cette année de Roger Judrin ; la reparution du Montaigne pourra être l’occasion de réunir quelques vigies, permettre le dialogue radiophonique de lecteurs vigilants.
¯ Quelques lettres de Judrin dans le Cahier de l’Herne consacré en 2009 à Michel Déon.
¯ Le samedi 6 novembre 2010 le nom de Roger Judrin fut mentionné à l’occasion d’une cérémonie d’hommage à Andrée Parard dans le parc du Lycée Pierre d’Ailly.
ETOILES SUR LA TOILE
Un site Internet est proche de naître ; il permettra de présenter l’œuvre publiée, le grand nombre des recensions originales, les articles innombrables, les publications et les travaux en cours, en devenant un lien entre tous les membres du Cercle agrandi, et réalisant ainsi par un biais technique inconnu de Roger Judrin l’idée d’une amitié secrète et libre.
Excellente notice récente Roger Judrin dans l’Encyclopédie Wikipedia. Anonyme, mais certainement par l’un des nôtres, qui se déclarera peut-être. Extrait : « adoptant volontiers la forme brève, il se révèle être un excellent moraliste dans des recueils d’aphorismes, de petits portraits philosophiques et littéraires ou des notations poétiques inspirées de la sagesse orientale (Boussoles, Ténèbres d’or, Printemps d’hiver). »
Dailymotion reprend, depuis le octobre 2010, l’archive INA consacrée à la réédition de Dépouille d’un serpent (Méréal, 1995) où s’entend Olivier Barrot dans les rayonnages de la Bibliothèque Forney (http://www.dailymotion.com/video/xfao5z_roger-judrin-depouille-d-un-serpen_news)
En italien (avec dette à l’Université Blaise Pascal) sur les aphorismes par Fabrizio Caramagna : http://aforisticamente.wordpress.com/2010/11/18/laforisma-in-francia-roger-judrin/ HORS CONTEXTE
« La bête est sans péché, mais la bêtise en est un ».
« Le livre d’une vie est d’autant plus noir que les pages en sont blanches ».
« Personne n’est la réalité de sa somme, et moins encore à mesure que l’addition grossit ».
« La foi est une aveugle qui donne des yeux à l’espérance ».
Ténèbres d’or, Lausanne, Editions de l’Aire, 1980
« Il est des femmes dont il faut avoir l’oreille, et d’autres dont il faut frapper les yeux ».
« Apprends à lire l’esprit dans le texte du corps ».
« Il y a des parents incrédules qui voudraient pourtant lire la foi de Noël dans le regard de leurs enfants ».
« Les apôtres eux-mêmes eurent besoin d’un concile pour se réconcilier ».
« Du mal ils disent du mal ; ils ne disent pas de bien du bien, ou le disent mal ».
« La raison, dans un philosophe, est un objet de passion ».
Printemps d’hiver, Paris, Editions La Table Ronde, 1995
Sur Cioran :
« Cioran médite comme on tue, il imprime comme on supprime, il déifie le naufrage. Jamais sagesse ne fut si inutile à son repos et au nôtre ».
La Nouvelle Nouvelle Revue Française, n° 54, 1er juin 1957
Sur Judrin :
« Judrin écrit en virtuose : c’est son naturel, qui va jusqu’au défi et ne craint pas de sembler précieux ».
Marcel Arland
En librairie : Roger Judrin, Saint-Simon, Pascal Galodé éditeurs, Saint-Malo, 2009 ; broché, 416 pages, 25, 00 €
Les vendredi 14 et samedi 15 janvier auront lieu à Compiègne, organisées par la Société Historique de Compiègne et d’autres associations coordonnées par Eric Georgin, deux journées d’étude : « du collège de Compiègne au Lycée Pierre d’Ailly ». Le samedi, à 16 h. 15, dans la section « Des hommes », sous la présidence de Michel Rouche, Professeur des Universités, ancien professeur au Lycée Pierre d’Ailly, Benoît Le Roux parlera de « Roger Judrin, 1909-2000, professeur de lettres ».
« Le triomphe brutal et récent, sur tout le globe, des mêmes images et presque des mêmes sons, travaille autant à l’uniformité des apparences qu’à d’effroyables méprises sur la réalité des disparates ».
La vague en poudre, 1990