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Iman Mersal (*), Des choses qui m’ont échappé – Anthologie poétique établie, traduite de l’arabe égyptien et présentée par Richard Jacquemond

Iman Mersal : sa vie en poèmes. Elle ne penche pas forcément du côté de la tradition. Revendique son regard de femme. C’est au premier coup d’œil que la visibilité du monde se fait jour sans dissimuler, ouvrant grandes ses portes et sur leur seuil le meilleur accueil possible. Son existence est pleine de lumière parce qu’elle sait écarter les ombres. Il y a du Jonathan Swift chez Iman Mersal qui sait que les mécontents n’ont pas de recettes. Deviner ce qui va se passer, examiner de près ses souvenirs, être conscient que tout est dans la mimique. Elle dit : les conseils emprisonnent ; l’absence de conseils libère car tout se répète dans la vie. Il faut éprouver sans histoires. Elle note : « Ces petites retouches dans la conversation / ont un charme / que ne peuvent comprendre / ceux qui n’ont jamais eu besoin de voler l’affection des autres ». Iman Mersal s’emploie à faire bouger l’immobile par l’intermédiaire des poèmes qui « sont les petits riens quotidiens ». Chaque jour est une préparation pour le lendemain. Elle souligne que la compréhension est plus belle que l’indulgence. Elle sait que tout s’affaisse, s’évanouit ; que le temps est une poursuite au ralenti, que les hasards sont élaborés, que derrière un état de fait il y a l’attente. Enfin, pour conclure, Iman Mersal affirme que la distraction fait partie du refus des règles et que l’indiscrétion n’est pas la pudeur. En fait, ce qui nous attache à sa poésie est ce qui nous ressemble.

 

Alfred Eibel.

Actes Sud /Sinbad, 122 p, 16,80 €.

(*) Poétesse égyptienne née en 1966. Voix majeure de la jeune poésie égyptienne et arabe.

 
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Publié par le juin 3, 2018 dans Uncategorized