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Archives Mensuelles: janvier 2018

Petite annonce…

Belov Antonina

32 ans

Différentes écoles d’ordre artistique.

Langues pratiquées : Français, Russe, Anglais

A la recherche de traduction de texte russe en français.

Traduction simultanée russe français et français russe.

Pour plus de détail adressez vous à antonina.belov@gmail.com

 
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Publié par le janvier 25, 2018 dans Uncategorized

 

Le parlement des cigognes, de Valère Staraselski

Cracovie. Près de trois siècles, capitale de la Pologne. Une ville flanquée d’importants monuments. Une féérie d’Europe centrale. Une jeunesse chahuteuse qui vibre d’émotion. Valère Staraselski restitue ses voix de femmes, ses voix d’hommes et un amour en train de s’esquisser qui prendra de l’ampleur. Ces jeunes gens parlent de discipline, de frustration, de concentration, d’humilité dans un de ces bars à lait, une spécialité de la ville. Dans la rumeur citadine fusent des rires qui semblent suffire au bonheur de chacun. Un groupe de jeunes gens se trouve en balade jusqu’à rencontrer un étrange vieillard qui crée un malaise. Et cette partie du roman va considérablement resserrer l’écriture de Staraselski puisqu’il s’agit de l’horreur, des ghettos et ses tortures infligées à des hommes et des femmes sans défense. Le vieillard raconte qu’il a réussi à sauver sa peau lors d’un carnage en s’échappant, en grimpant, en s’aplatissant, en rampant, en s’immobilisant, en faisant le mort dans une forêt. Il y a ici quelque chose qui est du ressort de la « poésie de la nature » comme si l’on se trouvait dans un conte des frères Grimm. Un conte terrifiant. Pourquoi ce vieillard arrivé à la limite de ses souffrances se sent soudain pousser des ailes ? La nature l’a sauvé, le printemps a adouci ses souffrances et même une cigogne. La rédemption par les bêtes. Valère Staraselski nous réserve une fin étonnante à son roman : « Qu’est-ce que l’homme ? Une offense à la vie sur terre ».

 

Alfred Eibel.

Le Cherche-Midi Éditeur, 115 p., 15 €.

 
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Publié par le janvier 24, 2018 dans Uncategorized

 

La peau dure, de Raymond Guérin

Trois sœurs, trois destins, trois femmes soumises. Clara, bonne à tout faire au service d’un couple bienveillant. Le vent mauvais vient de la gendarmerie : arrêter la jeune femme qui s’est fait avorter. Accoucher avant terme est un crime et le crime mène à la prison. Le couple prend la défense de cette pauvre fille qui est traînée d’un lieu de détention à un autre sans le moindre égard. Au vu de l’administration pénitentiaire, Clara est à peine quelqu’un. Elle se tire plus ou moins d’affaire en prenant des initiatives audacieuses. Remise en liberté, elle se sent abîmée. Jacquotte a moins de chance. Elle a poussé comme elle a pu. Elle n’a que ses yeux pour pleurer face à un tyran domestique. Elle n’est qu’un moustique, un rien du tout. Servitude, asservissement, tâches ingrates, jamais tranquille, chaque jour arrive avec une sanction. Qu’on ne s’étonne pas que Jacquotte se jette dans les bras de son patron. Louison est au service d’un imbécile exigeant. Elle se pose la question : comment vivre dans une société où il n’y a que des ruminants ; comment plaire aux hommes. Cette petite est à la recherche d’un peu de dignité. Par conséquent, elle fait preuve de finesse, joue la comédie ; déjouer les pièges tendus par un patron sadique lui remonte le moral.

Il ne suffit pas à un écrivain de savoir camper des personnages. Il faut retrouver le timbre des voix de chacune des trois sœurs, leur façon de baisser les yeux, être coquette ou déplaire, savoir monter un discours, savoir se mouvoir parmi des hommes sans grâce. Raymond Guérin réussit ce tour de force de nous les rendre agitées et vivantes, chacune à sa manière, parce qu’il participe à la danse du scalp qu’il a si bien organisée.

Alfred Eibel.

Éditions Finitude, 125 p., 14,50 €.

 
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Publié par le janvier 24, 2018 dans Uncategorized

 

Suzanne 1947, de Catherine Soullard

« Pourquoi Claude est-il parti en Indochine ? Comment y est-il mort ? Dans quelles circonstances ? ». Catherine Soullard le suit jusqu’à ses empreintes. Claude est tombé pour la France, en Indochine, le 21 octobre 1947 à l’âge de 23 ans. Que de bravoure, que d’abnégation. Claude avait rompu avec Suzanne afin de rendre son cœur moins lourd. Mais est-ce vraiment la raison ? Peut-être un événement peu clair ? Une raison à laquelle on ne pense pas qui aurait échappé à Suzanne ? Elle décide de remonter le temps. Était-il nécessaire que Claude participât à cette guerre ? Suivre la vie de Claude au jour le jour. Rencontrer des témoins de sa vie, multiplier les rencontres, entasser les souvenirs en partie effacés. De l’obstination, des hésitations, approfondir le doigt sur la carte d’Indochine. On finit par imaginer Suzanne sur le terrain de la guerre à suivre l’ombre de Claude. Au bout du compte, le plus émouvant n’est pas la guerre mais les documents qui la racontent.

 

Alfred Eibel.

Pierre-Guillaume de Roux éditeur, 152 p., 20 €.

 
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Publié par le janvier 24, 2018 dans Uncategorized

 

Delfeil de Ton : Le journal de Delfeil de Ton

Avez-vous lu Delfeil de Ton ? Chroniqueur saute-mouton, Hara-Kiri, Hara-Kiri hebdo, Charlie, Charlie Hebdo, Libération, Le Nouvel observateur, etc, etc. Voici son journal intime. On y trouve ce qui bouge, ce qui résiste, ce qui anime la rue, ce qui va droit au but, ce qui demeure insaisissable. C’est en prenant la position du niais qu’on mesure l’immensité d’un fait-divers, le temps perdu, le surnaturel qui a partie liée avec la distraction. Marcel Aymé (1902-1967) n’est pas loin. C’est en racontant n’importe quoi qu’on finit par démasquer la routine. Delfeil de Ton et l’abbé Mardi sont deux compères surpris par le hasard. Le mystère des choses lui tombe dessus et ce n’est pas Noël Devaulx (1905-1995) qui dira le contraire. Les nouvelles du jour sont insaisissables. Il n’en demeure pas moins que la rue a son mot à dire. Delfeil de Ton se pose la question : va-t-on un jour trouver une porte ouverte à laquelle on ne s’attendait pas ? On le sent pris de terreur. Il se sent cerné par la banalité. Il pontifie en concluant qu’un malheur au niveau du quartier est moins grand que s’il était universel. Il suffit selon les circonstances de faire des bulles pour s’anéantir dans le rêve. L’humour insolite de Delfeil de Ton recoupe celui de Carlo Rim (1905-1989). Pas seulement, car les situations déjantées qu’il nous propose recoupent celles de Tex Avery (1908-1980). Il arrive à notre am de faire le constat suivant : « Dans les dépliants, ils disent que les femmes sont très faciles en croisière. On sent que les dépliants ont été rédigés par des officiers de marine ».

Alfred Eibel

Éditions Wombat

192 p, 7€.

 

 
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Publié par le janvier 11, 2018 dans Uncategorized

 

Comment distinguer vos amis des grands singes, de Will Cuppy

Par quel bout prendre ce texte dont l’humour à froid a parfois du mal à passer en français. Retenons que ce sont les hommes qui ont appris aux grands singes à faire la grimace. Et pour se mettre à leur niveau ont poussé le bouchon un peu loin. C’est le cas des mammifères quadrumanes qu’on trouve à Java, à Pékin, gorilles, chimpanzés, gibbons, babouins. On n’a que l’embarras du choix si l’on tente d’attribuer à une espèce des contorsions inattendues. Disons-le franchement, Will Cuppy (1884-1949) ne s’adresse pas aux cartésiens dont on sait qu’ils sont capables de se tirer des flûtes ; moins encore à l’homme qui bute sur le doute ; ni à l’homme qui a l’esprit de contradiction ; moins encore à l’homme grave qui tourne en rond. Will Cuppy s’adresse à une élite qui a abandonné depuis longtemps toute considération sur les progrès de l’humanité, capable de distinguer l’homme bête d’un individu affecté d’idiotie complète. Il ne s’adresse pas non plus à l’homme crédule à qui on a inculqué que l’existence est une ligne droite pour l’homme tôt levé dans le but d’occuper un espace. Cela dit, on sait qu’à l’égal d’un mimosa, l’homme dissimule ses fragilités. On aura compris, nous susurre Will Cuppy, que ce qui paraît absurde cache une vérité. Le singe poilu a déteint sur l’homme ; l’homme s’est empressé à remonter l’arbre. L’absence d’estime de Will Cuppy pour l’humanité nous ravit. L’humour n’est-il pas la politesse du désespoir ? Misanthrope, ermite réfugié sur une île, ce chroniqueur humoristique a mis fin à ses jours en 1949.

 

Alfred Eibel

Éditions Wombat

Traduit de l’américain par Béatrice Vierne

176 p – 7,50 €.

 
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Publié par le janvier 11, 2018 dans Uncategorized

 

Le Français qui possédait l’Amérique, de Pierre Ménard. La vie extraordinaire d’Antoine Crozat, milliardaire sous Louis XIV. Préface d’Emmanuel de Waresquiel

Marquis du Châtelet, financier français, né à Toulouse en 1655, mort à Paris en 1738. Il avait été trésorier des états du Languedoc et s’était enrichi par des spéculations maritimes. En 1712, il reçut le privilège du commerce de la Louisiane, mais les résultats n’ayant pas répondu aux sacrifices qu’il avait faits, il y renonça au bout de cinq ans. Il est l’auteur du Canal de Picardie ou Canal Crozat. Sa fille, Marie-Anne Crozat, fut célèbre par son esprit. Son frère Pierre fut un collectionneur illustre (1661-1740).

«  À défaut de profiter du relâchement des mœurs, Crozat se sert du changement de régime pour avancer ses pions. Passant habilement de l’ombre à la lumière et de la lumière à l’obscurité, il tire nombre de ficelles. Rares sont les projets ou les grands personnages qui ne sont liés, même légèrement, à lui, à commencer par le maître du royaume ».

Alfred Eibel.

Le Cherche-Midi Éditeur, 460 p., 19,90 €.

 
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Publié par le janvier 7, 2018 dans Uncategorized

 

Lettres choisies de la famille Brontë, 1821-1855

De Charlotte à Ellen Nussey :

« J’aime souvent à me figurer la douceur d’une vie partagée, où nous nous fortifierions mutuellement dans le sens du sacrifice, dans cette céleste, cette rayonnante piété qu’atteignirent nombre de saints des premiers temps ».

« Chère Ellen, je ne sais vraiment pas ce qui peut accaparer ainsi votre temps et vos pensées – êtes-vous malade ? Ou bien est-ce l’un des vôtres ? Vous seriez-vous mariée ? Seriez-vous morte ? Si c’est le cas pourriez-vous me mettre un mot pour me le confirmer ? Pour moi, me voici de retour dans notre bonne vieille Angleterre. Je n’en dirai pas plus long jusqu’à ce que vous m’ayez écrit ».

Lettre de Charlotte Hartley Coleridge, directeur de « Black Wood’s magazine » / brouillon / :

« Je suis bien aise que vous ne parveniez à déterminer si j’appartiens au sexe faible ou au sexe fort – si je suis saute-ruisseau de mon état ou grisette friande de romans. Je n’entends pas vous aider à le découvrir ; et quant à mon écriture ou à ces traits de style ou ces images où vous croyez déceler la main d’une dame, n’en déduisez rien – nombre de messieurs se frisent et portent corsets – et autant de jeunes personnes excellent à manier le fouet et font des jockeys fort honorables ; en outre, qui vous dit que je n’ai pas eu recours à la plume d’un secrétaire ? ».

 

Alfred Eibel

Éditions Quai Voltaire, 622 p., 25 €.

 

 
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Publié par le janvier 7, 2018 dans Uncategorized