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Liouba Bischoff : Nicolas Bouvier ou l’usage du savoir

03 Nov

Nicolas Bouvier (1929 – 1998), écrivain voyageur, iconographe et photographe. Apprécie ce que chaque pays offre de plus rare et de plus immédiat. Favorable à la culture savante, Bouvier l’est également à la culture populaire. Il raconte sans préjugés ceux qui savent encore vivre en paix. Pour être un voyageur digne de ce nom, il faut être doué d’une œil perspicace, capable de voir les choses de tous les jours, les plus infimes. Autrement dit l’usage du monde, titre d’un des livres de Nicolas Bouvier. Ce que Liouba Bischoff appelle dans son remarquable essai « les écritures de l’espace ». Ce que l’écrivain Kenneth White, lui aussi voyageur, soulignait : avoir mille livres et parcourir mille kilomètres. Voir et tout savoir à travers les montagnes, les déserts, les hivers et les étés. Ne pas lire avant le voyage, avoir une vision la plus globale possible, grappiller un peu partout sur la planète. Remonter aux sources de la culture. À la fin, c’est bien le voyage qui donne envie d’écrire entre Orient et Occident. Un voyage en appelle inévitablement un autre. Bouvier se méfie des spécialistes, dénonce un savoir non seulement ornemental qu’il appelle « vanité d’un savoir scolaire accumulatif ». En fait, il faut être nomade comme Maurice Chappaz ou Jean-Marc Lovay. Le voyage est aussi une question de godasses.

Alfred Eibel.

Éditions Zoé, 272 p. 21 €.

 
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Publié par le novembre 3, 2020 dans Uncategorized

 

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