Gottfried Keller (1819 – 1890) écrivain suisse de langue allemande, l’un des meilleurs de son temps. Ses contes, ses nouvelles ou petits romans rassemblés ici le démontrent avec évidence. Certains titres paraissent mystérieux : Le petit chat miroir. De plus, la ville de Seldwyla n’existe que dans l’imagination de Keller. Henri le vert signifie simplement qu’Henri a revêtu l’habit vert de son père. Texte autobiographique qui raconte les difficultés, sinon les défauts, de sa sensibilité pour accéder à un équilibre à cause de son manque de volonté. Si l’on peut considérer ce texte comme un roman de formation, Keller, devant le sérieux de cette situation, instille une dose d’humour pouvant aller jusqu’à la satire, jusqu’à la caricature même. Car au fond Keller est un solitaire qui a une vision tragique de l’existence. Même ses histoires gaies véhiculent un fond de tristesse. Ce qui intéresse Keller, ce sont les gens ordinaires situés dans leur paysage. Son œuvre se situe entre romantisme et réalisme. Certains textes passent brusquement de la poésie à des pensées chimériques. Pour la première fois ce classique de la littérature allemande est disponible en français.
Alfred Eibel.
Éditions Zoé, 656 p. 26 €.