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Archives Mensuelles: mars 2017

Station terminale, de Roland Jaccard

Qu’on ne me demande pas de recenser un livre. Je préfère les impressions qu’il me donne. Je laisse courir mon imagination. Avec Roland Jaccard, il faut être sur ses gardes. On pense à ce « double » chéri des écrivains russes. Le motif dans le tapis. L’un commente l’action de l’autre, son frère, ce grand disparu qui laisse un manuscrit inachevé. Il fait l’éloge des palaces (Vicki Baum), il voyage, Vienne, Séoul, Tokyo, sans oublier Lausanne. Il faut enchanter le monde, disent les imbéciles. Au contraire, il faut déchanter chaque fois qu’il est possible. Il y a l’amour des nymphettes, des japonaises en particulier et quelques autres. Il y a l’empire des sens suivi d’une bonne séance de lassitude. Ici le ton est réjouissant qui fait penser aux meilleurs moments des romans de Peter Cheyney. Les fâcheux (Montherlant) ne font pas partie de cette vie vouée au plaisir, corsée d’un brin de cynisme et de désinvolture lorsqu’on est obligé de vivre parmi ces hommes ressemblant à des mammifères quadrumanes. Quand une liaison s’achève, c’est un peu comme le corps de Madame de Staël dissout dans un bain d’alcool. Avec Peter Altenberg et le peu sérieux Léo Slezak, on sait qu’un chagrin d’amour ne dure qu’un instant. L’inconstance et la latitude en amour ont des airs de Benjamin Constant dont Roland Jaccard semble être le continuateur. Toute tentative de se fixer est bannie ; bienvenue à une solitude bien tempérée. De la souplesse, encore de la souplesse dans les sentiments si l’on veut échapper à cet épouvantail qu’est le suicide ; nécessité d’éprouver des sensations nouvelles. Terminus, tout le monde descend. Ce livre remarquable est destiné au lecteur complice, pour reprendre le beau titre d’un livre de Claude Anet.

Alfred Eibel.
Serge Safran éditeur, 151 p.,15,90 €.

 
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Publié par le mars 18, 2017 dans Uncategorized

 

La destruction de Nice, de Michel Orcel

Peu importe la face par laquelle on aborde ce livre, dans le meilleur des cas, on éprouve des vibrations. Au bout du compte, après bien des agaceries et des rondes, on arrive à cet axe qui fait tourner l’ensemble de ces chroniques. Ceux qui fouillent la mine littéraire finissent, à force d’arguments spécieux, à prêter à un écrivain des vertus dont il se serait bien passé et dont il ne se serait pas douté. Pris de folie, Nietzsche s’amuse de choses vaines et frivoles, un éclair de lucidité laissant entrevoir le pire à Nice. Michel Orcel se rebiffe contre les certitudes, contre cette perte de temps et d’énergies que sont fariboles et suppositions, conjectures et hypothèses qui d’une manière certaine freinent l’élan dont chacun est doté. Des ramifications, on en trouvera toujours, mais n’est-ce pas user son cœur au profit d’une sorte de danse qui outre et contrefait la nature ? Autrement dit l’ironie, la raillerie, la dérision. Et c’est ainsi que l’homme ne cesse d’être joué. Comment échapper à l’inéluctable, éviter de s’abasourdir. Faut-il inlassablement analyser le pourquoi du comment ? Dans une autre partie du livre, Michel Orcel évoque quelques voyageurs, Montaigne, Giono et Venise. Leurs perceptions tiennent à des moments précis, à la constitution des deux hommes, à la foule, à la lumière, à leur manière de lever les bras au ciel. (Ils n’en sont pas au point de Raymond Roussel, voyageur qui a souhaité ne rien voir par le hublot de sa cabine). Ce petit livre nous parle de nos égarements ; il s’inscrit à l’opposé de la suffisance, du pesant et de la pédanterie. L’auteur s’est amusé à nous mener en bateau. Arrivé à la dernière page on se sent pris d’éloges et d’une envie, celle d’en reprendre la lecture.

Alfred Eibel.

Pierre-Guillaume de Roux, éditeur, 181 p, 19,50 €.

 
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Publié par le mars 12, 2017 dans Uncategorized

 

Le kiosque libre

Alain Paucard : Grenadier-voltigeur.
2024. L’Europe traverse une grande guerre intercommunautaire. Quelque part en Bourgogne, une patrouille perdue combat pour sa survie. Entre Kipling et les meilleurs films de guerre, Paucard vise au cœur.
Le nouveau roman d’Alain Paucard en exclusivité sur l’application Le kiosque libre.
App. de lecture numérique sur iphone, iPad.
Galerie Caroline Tresca

La Galerie Caroline Tresca propose « quelques petits formats », dessins et autre lumière au fond.
Parmi les artistes, Sergio Schmidt-Iglesias propose dessins et peintures sur carton.
Exposition du mardi 14 mars au samedi 1er avril 2017.
Vernissage le jeudi 16 mars 2017, de 18 h 30 à 22 h.

Galerie Caroline Tresca
14, rue Servandoni – 75006 – Paris –
T + 33 (0) 143 268 036
Mob. + 33 (0) 617 197 357
http://www.galerie-caroline-tresca.fr

 
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Publié par le mars 12, 2017 dans Uncategorized