L’Europe se désagrège, le dérèglement climatique semble avoir été préparé pour s’attaquer aux cordes vocales des habitants et les soumettre. La méfiance est à l’ordre du jour, la cybernétique corrompt le langage, les meurtres s’enchaînent. Cependant une voix s’élève, celle de Tue-Tête, un chanteur. Il incarne par son chant la plénitude musicale et la spiritualité. Ce roman exige de la concentration. S’il fait songer aux derniers romans de Maurice G. Dantec, à l’univers futuriste de William Gibson, il soulève la question souvent posée par les lecteurs déroutés de Philip K. Dick qui répondait : votre réalité n’est pas la mienne, la vôtre n’est qu’une illusion que votre perception a figée. On imagine ce type de réponse de la part de Frédéric Sounac à ses lecteurs.
Editions Pierre-Guillaume de Roux Editeur, 427 p., 24€