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Archives Mensuelles: août 2018

François Cérésa, Le sabre de Charette

Lors d’une fête, le comte de La Rose-Pitray abuse de Marie la servante. Le 27 juillet 1794, les députés décident d’arrêter Robespierre et Saint-Just. 1795. D’autres tourments, contrariétés brouillent le paysage. Où se niche l’idéal révolutionnaire ? Un agent de Fouché confie une mission à Marie. Joseph, un hussard, se lie à elle. Ils embarquent tous les deux à Londres, se retrouvent dans un milieu d’émigrés. On y pérore (il y faut de la branche). Chateaubriand, misérable exilé, cherche une issue. Dans ce Londres revanchard, Marie se sent peu à l’aise. Il est question de prêter main forte aux Vendéens de Charette. Mais avant de rallier cette cause, Marie doit retrouver à Londres son fils Maximilien qu’elle a abandonné après son viol. « On ne se rend point heureux par système » disait Madame du Deffand. Marie se sent libre. Elle sait qu’il faut sans cesse se refaire. François Cérésa ravive dans le siècle son langage de rôtisseur, le feu de sa prose, et visualise les situations les plus excentriques dans ce roman picaresque où l’héroïne, malgré elle, sans complaisance, est bousculée ; qui s’aventure, qui hasarde. On referme ce livre comme on quitte une salle de cinéma. Pour y retrouver une société qui manque singulièrement de panache.

 

Alfred Eibel.

Éditions de l’Archipel, 345 p. 21 €.

 
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Publié par le août 17, 2018 dans Uncategorized

 

Mary Jane Clark, Crime glacé

Puis-je vous dire un secret ? Crime glacé est un roman à suspense qui va vous donner des frissons et vous mettre l’eau à la bouche… ! Si Mary Higgins Clark est nommée « Queen of Suspense », Mary Jane Clark peut être baptisée « Princess of Suspense ». Ce livre est un film : Hollywood et ses célébrités venues se ressourcer dans la fontaine de jouvence du spa l’Elysium, un mariage en préparation, l’ « American Dream » dans toute sa splendeur… Le lecteur est plongé comme l’héroïne Piper Donovan dans ce monde délicieusement sucré où « La beauté est une denrée de poids dans la Cité des anges ». L’Elysium, dont Charles Baudelaire pourrait dire « Là, tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté », peut-il échapper au « mal [qui] existe dans la vie de tous les jours » ? Piper Donovan a-t-elle raison d’accepter l’invitation de Jillian Abernath, la fille du propriétaire de l’Elysium, de venir réaliser son gâteau de mariage ? Dans ce polar aux multiples rebondissements se mêlent luxe, meurtre, voyeurisme, création de pièces montées, chirurgie esthétique et vie d’un monastère… Après un prologue fort au crime glaçant, chaque fin de chapitre amène son lot de mystères, de soupçons et de questions… Qui est l’âme noire qui veut transformer ce paradis en enfer ? Qui est l’ange déchu de ce jardin d’Eden ? Qui veut gâcher la fête ? Le lecteur est happé par un suspense grandissant et accentué par des titres de parties sonnant comme un compte à rebours jusqu’au jour du mariage. Il veut comprendre l’énigme suivante : « Décidément, l’Elysium n’était pas le paradis terrestre que les gens imaginaient ». Telle Agatha Christie, la romancière égrène de nombreuses fausses pistes, construit un huis-clos tragique où chacun est un meurtrier potentiel, où certains personnages féminins pourraient crier #MeToo… Mary Jane Clark manie à merveille le suspense, la romance et le spectacle de la mondanité. En regardant évoluer les clientes de l’Elysium, on entend encore Charles Baudelaire : « Que c’est un dur métier que d’être belle femme ». Loin d’être seulement un triller domestique, Crime glacé interroge sur l’accès au rêve américain, la lutte des classes, l’obsession de certaines femmes pour la beauté, la jeunesse éternelle et l’apparence physique (« A l’image de bien des femmes, elle se montrait trop critique envers elle-même »). Mary Jane Clark nous raconte extrêmement bien Hollywood mais nous dit également de prendre garde à la douceur des choses et du langage qui n’est jamais neutre. Après avoir lu Crime glacé, vous ne regarderez plus votre médecin ni vos proches de la même façon, vous chercherez l’ennemi invisible qui se cache dans votre entourage, vous vous demanderez si, en écrivant, Mary Jane Clark a pensé à cette phrase d’Alfred Hitchcock : « Les blondes font les meilleures victimes. Elles sont comme la neige vierge qui révèlent les traces sanglantes ».

Laurence Eibel
Editions l’Archipel
271 pages, 21€

 
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Publié par le août 5, 2018 dans Uncategorized

 

Martinet réédité

« Il est à noter que, chez Martinet, le rire provient de l’ironie, de l’humour noir et de la dérision. À quoi il faut ajouter la solitude, l’ennui, des sentiments profonds de honte et de culpabilité, plus particulièrement chez Martha, l’héroïne du roman « La Somnolence ». Elle est caricaturée avec sa robe de chambre, errant dans les rues, une bouteille de whisky à la main et dans l’autre une vieille valise qui contient un crucifix, le portrait de son père et ses fruits confits. »

photo rym

Extrait du mémoire présenté en vue de l’obtention du master de recherche en langue, littérature et civilisation française, option « littérature » élaboré par RYM SELLAMI

 

 
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Publié par le août 1, 2018 dans Uncategorized