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Archives Mensuelles: décembre 2014

2014 en révision

Les lutins statisticiens de WordPress.com ont préparé le rapport annuel 2014 de ce blog.

En voici un extrait :

Un métro New-Yorkais contient 1.200 personnes. Ce blog a été visité 5 000 fois en 2014. S’il était un métro New-Yorkais, il faudrait faire 4 voyages pour les déplacer tous.

Cliquez ici pour voir le rapport complet.

 
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Publié par le décembre 30, 2014 dans Uncategorized

 

À tout prix, Journal d’un écrivain 1961-1962, de Roger Rudigoz

« J’ai l’habitude de me fâcher pour un rien » écrit Roger Rudigoz (1922 – 1996) mort sans tapage. Le voilà tiré de l’anonymat avec le second tome de son Journal. Pourtant, avec ses romans chez Julliard, le Roger a obtenu des résultats heureux. Cet insatisfait tend vers le meilleur difficile à atteindre. Pessimiste joyeux, fol obstiné, en guerre depuis sa plus tendre enfance, à l’affût de petits boulots, pourvu qu’ils assurent son ordinaire lui permettant d’écrire sans tourner sept fois sa langue dans la bouche, Rudigoz observe, expédie les bondieuseries au rebut, considère l’âme humaine comme une bouffonnerie. D’un rien il fait une pochette surprise, s’interroge sur les raisons, pourquoi il faudrait aimer la société. N’en trouve pas. Les éditeurs ne sont pas des chevaliers à la bourse plate mais des hommes à l’escarcelle bloquée. Il note « trouver un expédient pour vivre sans travailler ». Travailler fatigue écrivait Cesare Pavese. Non sans difficultés, Rudigoz entasse les petits boulots aussi variés que pas sympas, passant outre les humiliations et malheurs pour poser son cul sur une chaise devant une page blanche. Nous lecteurs, on jubile. Rien de plus stimulant que cet éternel insatisfait qui a appris à se haïr ; ce qui, suggère notre auteur, est une nécessité. Heureux d’avoir connu des vies multiples, Rudigoz voit sa jeunesse partir, une malédiction ; voit grandir des brutes et des robots, des cannibales et divers phénomènes. Homme bourru, homme chagrin, il a su trouver sa place dans le monde et s’en accommoder. Son Journal est une bénédiction pour ceux qui ont abandonné toute chimère. « Ce qu’il importe avant tout de consommer, c’est sa liberté » écrivait déjà Gaston Gilliard.

Alfred Eibel.

Finitude,

208 p. 19,50 €.

 
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Publié par le décembre 17, 2014 dans Uncategorized

 

Éloge du maquereau, de René-Louis Doyon

Éloge, au sens étymologique du mot, signifie discours juste. René-Louis Doyon (1885-1966) fait remonter le courant à ce mot jusqu’au poisson de mer tacheté de diverses couleurs, pour ensuite le faire redescendre en des cours nouveaux. La marotte de Doyon consiste à faire passer le mot par des cornues imprévisibles. Ne pas prendre un mot pour un autre. Penser à Jean Tardieu. Ayant atteint son stade ultime, après bien des avatars, le mot coiffe des hommes pour qui la femme est un produit de consommation courante, le maquereau étant chargé de la protection de ce produit. Lire à ce sujet Pimp d’Iceberg Slim pour l’édification des sentiments de vertu. Le mot entremetteur, écrit Doyon, ne devrait pas nous faire dresser les cheveux sur la tête. L’entremetteur n’étant que l’intermédiaire qui facilite les contacts, ce qui n’interdit pas une rétro-commission. Quant au proxénète, avant que le mot déchoit, signifiait courtier, vendeur, marchand de vieilles défroques, si l’on se réfère au dictionnaire d’Antoine Furetière. Le souteneur, afin de soutenir son train de vie, il ne faudrait pas l’oublier, a pour tâche de mettre sur le trottoir des créatures de rêve. Des pouliches en quelque sorte. Doyon pousse plus loin le bouchon. On finit par s’interroger. Un mot dont le sens est commun, en réalité ne porte pas le sens qu’il devrait. Francis Ponge avait bien compris comment brancher les mots pour en tirer une puissance électrique peu usitée. Le maquignon, le caïd, le ruffian, le pourvoyeur appartiennent à la catégorie de ces étoiles filantes qui ne rechignent pas à présenter une gonzesse à un homme hanté par la crainte de sombrer dans le désespoir à la nuit tombée. La richesse du livre de René-Louis Doyon, érudit sans pareil, au style inimitable, est unique. Ne pas manquer la postface d’Éric Dussert, un érudit comme on n’en fait plus.

 

Alfred Eibel

Serge Safran éditeur

169 p. 12 €.

 
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Publié par le décembre 1, 2014 dans Uncategorized