Les petits blancs. Un voyage dans la France d’en bas, d’Aymeric Patricot.
Avez-vous lu Nous les vivants d’Erskine Caldwell ? Les petits blancs du sud ? Aymeric Patricot suit, toute proportion gardée, les traces d’Erskine dans la banlieue. Bizarrement connoté petit blanc, sa pâleur, ce pourrait être raciste. Fixé comme une plante en pot sans la possibilité d’être repiqué. Voilà que le « blanc bec » se retrouve embastillé, rencontre, croise des familles venues des îles lointaines et des continents aux antipodes. Leur sort identique au sien. Le blanc se sent infirme, éructe, profère des injures, se cogne la tête contre les murs. Il est temps d’aller à la rencontre d’Aymeric Patricot.
Éditions Plein Jour, 163 p., 17 €.
Sylvain Goudemare : Arts lointains, Afrique, Amérique, Océanie.
Ceux qui ne connaissent pas encore la librairie de Sylvain Goudemare, 9 rue du Cardinal Lemoine, 75005 Paris, tél : 06 71 71 29 14, ouverte du mardi au samedi de 14 h 30 à 19 h 30, feraient bien d’y aller voir, ne fut-ce que pour palper son dernier catalogue. Un monde inconnu s’ouvre, porteur de beauté. Sylvain Goudemare : la netteté de ses commentaires aux ouvrages proposés. Les amateurs rencontreront les noms de Félix Fénéon, Georges Balandier, Marcel Griaule, Michel Leiris, Claude Lévi-Strauss, Alfred Métraux, Thor Heyerdahl, André Breton, ainsi que des planches qui ont fait rêver les explorateurs.
Nicolas Bouvier – Thierry Vernet : Tous les coqs du matin chantaient.
Une rencontre comme celle de Nicolas Bouvier, écrivain, voyageur, iconographe, avec le peintre et graveur Thierry Vernet se situe au-delà d’une simple amitié. Nicolas et Thierry ont conçu ce petit ouvrage comme une carte de visite, déterminés qu’ils étaient à voyager vers l’Orient qu’ils n’ont pas ressenti compliqué. Bouvier note : « Quelques fois j’interroge la ville étendue, j’essaye d’y découvrir le fil mystérieux qui me conduira vers les enceintes ». À quoi fait écho un dessin de Vernet représentant un ranch qu’un petit bois enserre avec amour.
Éditions Zoé, 40 p., 15 €.
Je serai toujours là, de Philippe Savin.
Un premier roman est toujours un défi et jamais sans reproches. Il importe moins qu’une vue d’ensemble bien charpentée. Les Cévennes au relief tourmenté sont difficiles à franchir. Le climat est âpre, très froid l’hiver avec des pluies violentes. C’est pourtant là qu’est affecté le commandant Nathan Prieur avec sa femme et ses deux filles. Des légendes secouent la région. Les hommes sont à l’affût, les bêtes se révoltent. Une fille est massacrée, des disparitions inexpliquées, sèment la panique. Les habitants s’épient, un tueur en série sévit à moins que la série de meurtres soit perpétrée par plusieurs tueurs. L’histoire se complique, les cadavres se bousculent. « Il y a des vérités qu’on ne devrait jamais découvrir ». Roman bien rythmé, excellents dialogues. Le lecteur est emporté par la verve de Philippe Savin.
MA éditions/Pôle Noir, 297 p. 17,90 €.
Alfred Eibel.