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Archives Mensuelles: octobre 2020

Hélène Rochette : Le Paris de Claude Sautet

Classes tous risques : La cavale du début, le rythme que Claude Sautet comparait à un batteur de jazz (exemple : Buddy Rich). Claude Sautet est nourri de jazz, de cinéma américain, de littérature américaine. Nombreuses photos, d’entretiens, d’informations inédites. Tout y est depuis l’enfance, l’adolescence, les difficultés, la brume de Carné, Paris sous tous les angles possibles, un ciel chargé. Les bistrots, les restos, caboulots et autres troquets. C’est l’univers dans lequel Claude Sautet fait évoluer ses personnages. Copains, potes, poteaux, sans oublier l’amour. Le cinéma de Claude Sautet tient à une ambiance particulière. Dans les accolades tout est expression. La bouffe crée de la solidarité et la DS fait partie de la figuration intelligente. Ses films sont des rencontres improbables. Des amitiés solides, des moments magiques, le rire. Des instants presque religieux, les amours manqués. Tous sont installés autour d’une longue table mais au fond d’eux-mêmes ils demeurent seuls. Il faudrait rééditer les romans de Claude Néron, si proche collaborateur de Claude Sautet. Nous pensons qu’il y a, dans Max et les ferrailleurs, épars sans doute, des éléments personnels liés à Claude Sautet. Et quand on l’a connu, on se rend compte à quel point le film Nelly et Monsieur Arnaud est autobiographique.

Alfred Eibel

Album Éditions Parigramme, 19,90 €.

 
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Publié par le octobre 11, 2020 dans Uncategorized

 

Anne-Marie Schwarzenbach : Les forces de la liberté. Écrits africains (1941 – 1942)

Anne-Marie Schwarzenbach (1908 – 1942), avec Ella Maillart (1903 – 1997), est la voyageuse la plus affranchie de toute aliénation intellectuelle. Elle abandonne l’Europe, embarque pour le Congo devenu le cœur de la France libre, accepte ce qui est inéluctable malgré l’humidité d’un climat éprouvant et note dans son journal intime le moindre fait, le moindre événement d’une traversée qui apparait sans fin, malgré les nombreuses escales, la douceur et la douleur dans toute leur ampleur, le plus petit événement, le plus léger frémissement. Les journées se ressemblent, la solitude est là avec ses joies et ses douleurs, et le danger qui est comme une ombre qui avance. Une nouvelle forme de vie s’installe avec d’autres horaires, avec des rapports humains auxquels elle ne s’attend pas, avec un nouveau brassage de peuples, et tandis que le bateau progresse, elle se demande si tirer des plans sur la comète a encore un sens. Elle se sent expulsée de ses habitudes sous un ciel pesant ; regarder passer des ruines, subir des vents forts. À bord, parfois des intrigues, des querelles et des individus aux désirs futiles, et la forêt équatoriale qui ronge le monde et le tourmente. Et puis c’est aussi l’exactitude du regard d’Anne-Marie Schwarzenbach, son impulsion à dire et à raconter les choses les plus ordinaires, la simplicité de son écriture, sa patience mise à rude épreuve, ses pensées sans cesse tournées vers le continent qu’elle a été obligée de quitter et sur lequel s’est installé un combat des plus inquiétant.

Alfred Eibel

Éditions Zoé, 224 p. 30 €.

 
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Publié par le octobre 11, 2020 dans Uncategorized