RSS

Archives Mensuelles: décembre 2016

Pour saluer Jibé (Jean-Bernard Pouy)

Chapeau pour l’inclassable auteur de romans noirs qui, à l’exemple de Paul Valéry, travaille (aussi) sur commande. Suivant l’expression de G.J.Arnaud, Jibé est « un château d’eau de l’écriture qui se renouvelle en permanence ». Après Casse-pipe à la Nation de Léo Malet, notre homme vient de publier Le casse-pipe intérieur chez Joseph K. éditeur (320 p. 19,80 €). Le point de vue de Jibé sur le roman noir : « C’est un roman réaliste qui donne des précisions sur la vie de tous les jours. C’est surtout un roman qui oblige à faire le choix d’un style, d’une langue, d’une écriture, et où la question du langage est essentielle ». Mais c’est aussi « un roman agité par la critique sociale ». Jibé saisit son lecteur par le paletot, ne se prive pas de calembours, de jeux de mots, d’ébats syntaxiques. Son écriture se love dans un labyrinthe à la recherche d’un centre. Il écrit : « l’écriture fait partie de mon économie personnelle ». Libertaire, Jibé ? Absolument « Libertaire Valance ! ». Il est le pigeon voyageur du roman noir, un recycleur d’aphorismes, une sorte de Karl Czerny (1791-1857) de l’exercice stylistique. Par ailleurs proche de Carlo Emilio Gadda, le « mental linguistique ». Personnellement je le soupçonne d’avoir lu, relu, assimilé le Tractacus logico-philosophicus de Ludwig Wittgenstein. Ses auteurs fétiches : Hermann Broch, Raymond Chandler, Jean-Patrick Manchette, James Joyce, Malcolm Lowry, W.G. Sebald, Jim Thompson. Je vous recommande quelques uns de ses livres : L’homme à l’oreille croquée, La belle de Fontenay, La petite écuyère a cafté, Cinq nazes.
Alfred Eibel
.

 
Poster un commentaire

Publié par le décembre 1, 2016 dans Uncategorized

 

Dans la rue avec Jean-Pierre Martinet, d’Alfred Eibel

Ce témoignage paraîtra en avril 2017 aux Éditions des Paraiges. La quatrième de couverture(*) a été rédigée par Rym Sellami, enseignante à Tunis. J’en profite pour signaler que cette jeune tunisienne vient de composer un mémoire sur le premier roman de Jean-Pierre Martinet : La Somnolence.

Le titre du mémoire : Le pouvoir de l’illusion dans la Somnolence de Jean-Pierre Martinet.

Pour tout renseignement contacter les Éditions des Paraiges, 4 rue Amable Tastu – 57000 – Metz. www.editions-des-paraiges.eu

(*)Dans la rue avec Jean-Pierre Martinet, d’Alfred Eibel.

Dans la rue avec Jean-Pierre Martinet est une biographie conduite avec beaucoup d’entrain et de nostalgie. Alfred Eibel ouvre une brèche dans la mémoire permettant à la lumière d’y pénétrer et d’éclairer la vie de Jean-Pierre Martinet, un grand écrivain français de la seconde moitié du XXe siècle. En effet, retourner sur les lieux de la mémoire est non seulement un moyen de retrouver le passé, mais aussi un moment fort d’intimité et de recueillement. Sur ces lieux où se croisent les lignes de force et les lignes de faiblesse de vies nouées par l’amitié, Jean-Pierre Martinet renaît de ses cendres, tel un sphinx, grâce à « Fred », comme il l’appelait dans leur correspondance. Toujours fidèle à lui-même, Alfred Eibel rebrousse chemin à la recherche du temps perdu qu’il a passé avec son compagnon de jeunesse.

Les chats, les clochards, les prostituées, les vieilles femmes renfrognées et les rires déchaînés des deux compagnons ; un récit raconté d’une seule traite, dans un style pétillant et fluide, maniant les clins d’œil et les glissements d’un point de vue à un autre. La voix d’Alfred Eibel cède la place à celle de Jean-Pierre Martinet, dans un jeu de passe-passe, abolissant les frontières entre le passé et le présent. Le discours produit une sorte de dynamique entre le monde des absents et celui des vivants, attestant de la situation contradictoire de la littérature, ce « piège à la con », qui resserre les nœuds entre fiction et réalité.

Les randonnées nocturnes et les rencontres avec des gens du quartier, de la ville ou d’ailleurs ; les visages réels qui ont alimenté l’univers romanesque de Jean-Pierre Martinet et qui hantent le récit d’Alfred Eibel, refusent de quitter notre monde. Le texte d’Alfred Eibel nous ouvre la perspective d’une immersion dans les profondeurs de la conscience, afin de réconcilier la mort et la vie. Ce livre est, enfin, un grand témoignage d’amour et d’humanisme de la part d’un Français cosmopolite.

Rym Sellami.

 
Poster un commentaire

Publié par le décembre 1, 2016 dans Uncategorized