Ceux qui l’ont été, pourquoi l’ont-ils été ; pourquoi les hommes qui ne le sont pas encore le seront-ils sous peu. Alain Paucard répond à ces questions en s’appuyant sur de nombreux exemples. Il nous surprendra toujours citant à l’improviste des cas insoupçonnés. Le roman, le théâtre, le cinéma abondent en infidèles sans pour autant déboucher sur un drame. Il y aura toujours des aveugles qui ne voient rien venir. Bons bougres balourds, il leur arrive d’en tirer fierté se prouvant à eux-mêmes, bombant le torse, parce que la beauté de leurs femmes est irrésistible ! L’amant en puissance flaire, devine comment s’y prendre pour faire tomber la belle. Paucard remarque que le cocuage remonte à la plus haute antiquité. On s’en serait douté. Les cas de figures étaient, qui sait, différents. Il y aura toujours un cornard qui accepte sans moufter, de crainte d’être la risée de son entourage. On le subodorait un peu, Littré considérant le mot cocu comme empreint de mépris. Pas pour tout le monde, il faut qu’on se le dise. Comme le fait remarquer notre ami, les cocus abondent et semblent se relayer d’une génération à l’autre avec cette délectation qu’on attribue aux esprits sans malice. Parmi les prédateurs se trouve de temps à autre un aigrefin qui ne peut s’empêcher de multiplier les conquêtes. Un écrivain de mes amis ne pouvait rencontrer un jeune couple sans coucher le lendemain avec sa femme. Sans doute pour se consoler, la victime fera sienne ce qu’écrit Paucard à savoir que l’homme est né pour être cocu. Esprit roublard, Alexandre Dumas fils note : « Les chaînes du mariage sont si lourdes qu’il faut être deux pour les porter ».
Alfred Eibel.
Éditions Xenia, 97 p. 14 €.