Faut-il rappeler que le toucher est un sens auquel Diderot porte la plus grande attention ? La terre sur les aveugles lui sera l’occasion d’en parler à loisir.
Diderot, un diable de ramage, de Jean Starobinski (Gallimard)
Aime-moi autant
que je t’aime
tu seras
mon égale
mon contraire.
Derrière la lampe, d’Alexandre Voisard (Editions Empreintes)
Elle s’appelait Olga de son nom, Olga Chouquette, car t’penses ben que Languille n’était qu’un sobriquet donne par l’plaine pour dire qu’elle était futée de corps comme une anguille ; et pour te le faire court, c’était ce qu’en argot de Panam on appelle un sabot – un de ces crânes de piaf qui, tout en bossant à peu près régulièrement, ne font jamais que bricoler, par faute de pouvoir s’adapter, et font, si j’ose dire du trimard sans sortir des fortifs. Bon.
Ceux du trimard, de Marc Stéphane, préface de Eric Dussert (L’Arbre Vengeur)
Un home de noblesse ancienne, maire de sa ville à vingt-cinq ans, grand penseur et mathématicien, que ma conne de mère avait abandonné (comment pouvait-elle l’avoir abandonné alors qu’elle était veuve quand elle a rencontré mon père ? Illogisme typiquement féminin, je le souligne) pour mon brigand de père qui répondait au nom de Peppino Sapienza. Et cela n’est rien, écoutez, écoutez !, pour ensuite, à peine un instant plus tard et sous mes yeux effarés, aller voir Ivanoe et de but en blanc hurler derrière lui :
« Tu n’es que le fils dégénéré d’un salaud de fasciste ! »
Moi, Jean Gabin, de Goliardia Sapienza (Editions Attila)
Comme nous le diront tout au long de ce « voyage », les auteurs sont aussi souvent les premiers à refuser toute séquentialisation du dire policier ; Jean-Patrick Manchette était sans doute l’un des plus virulents : « Les gens de haut goût oublieront les clowneries actuelles sur la « subversion du texte ». Bien sûr je peux apprécier des gens qui sont catalogués « polareux hors polar » (…) mais toute cette ratatouille sur les labels est inepte ».
Pleins feux sur le polar, d’Isabelle-Rachel Casta (Klincksieck)
Alfred Eibel