La Sardaigne, on y goûte la simplicité de l’accueil de ses habitants. C.F. Ramuz écrivait : « retour à l’élémentaire, parce que retour à l’essentiel ». Claude Schmitt y est allé « faire un tour » pour écrire un livre. Un séjour de deux mois avec l’équivalent de 300€ en poche. Il parcourt l’île à pied, se laisse guider par le hasard, couche chez l’habitant ou dans des auberges de fortune. Hasard de la Sardaigne heureuse aurait pu dire Frédéric Prokosch. Claude Schmitt se lie d’amitié avec les habitants des villages. « L’inconnu m’est surprise, jamais danger ». Un journaliste sarde, Giovanni Mameli, a écrit à son propos qu’il possède « une sensibilité politique qui le porte vers les humbles ». Pouvoir de ce livre, découvrir une population magnifique. Ce qui fait dire à un voyageur : « Ici les filles sont aussi belles que beaux les garçons ». D.H. Lawrence, Elio Vittorini, Albret t’Serstevens, Ernst Jünger, Jacques Serguine ont exprimé leur amour pour cette île. Gabriel Matzneff a parlé de son passage au village de Villasimius dans ses Blocs-Notes. Michel Mourlet en a rapporté de parfaits souvenirs. Howard Vernon, grand boucanier devant l’éternel, pénétrant dans une taverne de Cagliari, à peine le pied posé, voit venir à lui l’aubergiste qui lui tend un verre : « goûtez-moi cet excellent Villacidro, Monsieur Howard Vernon, vous m’en direz des nouvelles ! ».
Alfred Eibel
Editions le Dauphin Vert
244 p., 20 €