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Mother Feeling, de Michel Chevron

07 Avr

Roman du tapage, de l’acharnement moral, de la déglingue au cours duquel s’agitent des personnages pas d’aplomb, néanmoins décidés à poursuivre le combat avec des cliques et des cloaques. Rodolphe Dendron, velléitaire, vivant au crochet de sa maman, saisit par Mother Feeling, un site de rencontres ; malchanceux parce que sa fiancée a été enlevée par une sorte de nabot. Bref, Rodolphe trouve un job à la Cellule Rainer Strauss en tant que chasseur de dettes. Il forme un tandem avec un flic arabe qui en a vu des vertes et des pas mûres. Des Bouvard et Pécuchet du recouvrement, minables, lamentables ; aussi lamentables que les créanciers vigoureusement interpelés. Que de bassesse, d’abjection, de tracasseries, d’ignominie, de menaces rencontrées par les deux mecs, se heurtant à la disparition de femmes, d’un bébé. On se croirait dans un Batman aménagé par des cabotins dans le style Jack Nicholson. Michel Chevron travaille dans le genre provoc sans omettre que dans cette BD heurtée, aux rebondissements imprévisibles, ce roman drolatique sous-tend en permanence une variante du Roman comique de Scarron aux mésaventures de pauvres cloches plus ou moins faméliques au centre d’un monde d’un buzz permanent. Rien n’y manque, lèche-bottisme, affabulation, manipulation, cachotteries, en plein délire de notre société où le nain jaune apparaît comme un régulateur au sein d’une société dérangée dans ses mécanismes. Nous voici, comme le suggère Michel Chevron, installé dans la vie brut de décoffrage.

 

Alfred Eibel.

Serge Safran éditeur, 289 p., 20 €.

 
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Publié par le avril 7, 2018 dans Uncategorized

 

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