En parcourant le Livre Journal 1920 de Ferdinand Bac (Editions Claire Paulhan) je tombe sur le passage suivant : « Même en s’efforçant à la plus grande indulgence ou à la plus grande indifférence – alors qu’on demeure déjà distant de tant de passions et comme absent de l’agitation des intérêts humains-… » me fait souvenir ce qui constitue l’axe du roman de Jacques Sommer Le Meurtre. Un livre porté par le scandale, sans précédent, ce que Dostoïevski a défendu dans un de ses plus célèbres romans et qui a fait scandale. Le Meurtre paraîtra cet automne chez Pierre-Guillaume de Roux éditeur.
Dans les griffes de la Ligue, de Jean d’Aillon (les aventures d’Olivier Haute ville) Flammarion 22 €.
« Garin n’avait personne dans sa vie. Seuls les chevaux l’intéressaient. J’étais passé à côté de la vérité. Je crois qu’il avait choisi, depuis des années, de tuer le roi, le jugeant vraisemblablement responsable des actes du duc de Joyeuse. Mais il n’avait jamais eu l’occasion de l’approcher, comme je vous l’ai révélé. Or, la veille du crime, dans la soirée, il avait mené les chevaux à l’abreuvoir situé à côté du logis royal. Il avait dû voir Clément, peut-être lui avait-il parlé. Quoi qu’il en soit, il avait su que le moine voulait rencontrer sa Majesté. Peut-être a-t-il vu monsieur de la Guesle emmener Clément chez lui, entendre qu’il reviendrait le lendemain. C’est là que son dessein de fol s’est mis en place dans son esprit dérangé ».
Le livre noir de la littérature française du XIXème siècle. Chroniques du racisme ordinaire : Alphonse Daudet, Alexandre Dumas, Jules de Goncourt, Victor Hugo, Joris-Karl Huysmans, Pierre Loti, Guy de Maupassant, Jules Michelet, Pierre-Joseph Proudon, Ernest Renan, Stendhal, Jules Verne et quelques autres (Editions Pimientos, 158 p., 15€). Fondée par Alexandre Hurel il y a quinze ans, dans les collines basques, cette maison d’édition se consacre entre autres à la littérature du voyage au XIXème siècle. Il note : « Les plus grands écrivains français ont développé une forme de racisme d’une rare violence, semblant appeler de leurs vœux les drames qui vont éclore au XXème siècle ». Un exemple, un seul : « Il se passe une chose curieuse : aussitôt que vos achats se ralentissent, l’amabilité baveuse du youtre se renfrogne ».
Entre nous, ne faudrait-il pas retraduire les auteurs de la Série Noire ? On obtiendrait des versions complètes, inattendues. Fatigué d’entendre rabâcher l’œuvre de Raymond Chandler, de Dashiell Hammett et, remettant une couche, de Hammett et de Chandler, ces grands occultateurs, on aurait une meilleure connaissance de ce milieu en retraduisant des écrivains qui méritent un sort plus acceptable.
En voici une liste non exhaustive : Cleve F. Adams, Gil Brewer, Brett Halliday, Horace McCoy, Richard Jessup, Frank Kane et Henry Kane, Day Kene, Ed Lacy, Jonathan Latimer, Dan Marlowe, Harold Q. Masur, Stuart Palmer, Talmage Powell, Jimmy Sangster, Gertrude Walker, Thomas Walsh, Hillary Waugh, Lionel White.